Le nouvel apprentissage.

Ce petit moment de repos et de bonheur qu'ils partagèrent ne dura pas, malheureusement. Elle aurait voulu rester là, près de lui, à rire de leur combat et de leur complicité, mais ils ne pouvaient pas. Alors cet instant s'esquissa comme si il fut une illusion, comme un instant intemporel et irréél qu'on aurait pu qualifier de rêve.

Ils entendirent tous deux le bruit, c'était l'avantage d'une ouïe fine et entraînée. Elle laissa à Kareki le plaisir de débusquer l'intrus et resta en retrait. Elle pu distinguer l'enfant et écouta attentivement leur conversation.
Encore un enfant que la guerre n'avait pas épargné.

Elle sourit face à la réaction de son ami. Il avait vraiment bon coeur et il n'allait pas laisser ce petit être laissé à lui même dans la rue, à mourir de faim comme un chien errant. Lorsqu'ils s'approchèrent d'elle, elle se mit à hauteur de l'enfant, saisit un mouchoir immaculé à l'intérieur de son kimono et nettoya le visage plein de poussière et de terre de l'innocent dans un geste doux et maternel.
Puis elle se redressa et entreprit la route, accompagnée par les deux zigotos, afin de rentrer au QG.

C'était une attitude inattendu de la part d'un Ronin que d'accueillir un enfant de telle manière à son logis, mais elle savait qu'il ne serait mieux qu'au Choshu. Ce qu'elle redoutait c'est qu'au sein du clan, la haine contre le Shinsengumi du petit garçon ne s'attise au contact des membres et ne se transforme en raison de vivre qui le pousserait plus tard à devenir soldat. Elle pensait donc d'ores et déjà à s'arranger avec Yoshida pour lui trouver un travail de servant ou de commis.

La route n'était plus très longue et bien vite ils atteignirent leur but. Ils se faufilèrent tous trois à l'intérieur, évitant de réveiller les soldats qui dormaient déjà et saluant ceux qui gardaient la porte.
Aoshi en profita pour faire un détour au devant de la chambre de Yoshida, où, fidèle à ses habitudes, il buvait son thé en méditant et en regardant les astres.

"Bonsoir Yoshi."

"Bonsoir."

"Je te ramène ton soldat en bon état, son entrainement a été fructueux. Il sera d'une grande utilité au combat."

"C'est une très bonne nouvelle, nous avons besoin d'épéistes doués."

"Et je t'amène autre chose..."

"Hum ?"

"En rentrant nous avons croisé un jeune garçon orphelin. Il a perdu ses parents lors d'un raid des Loups de Mibu et je voulais savoir si par hasard tu aurai besoin d'un servant ou d'un commis..."

"Ca ne te ressemble pas."

"..."

"Aoshi, tu t'attendris."

"C'est Kareki qui a tenu à le ramener."

"Tu cèdes beaucoup de choses à ce soldat."

"Garde tes remarques. Je suis armé."

"Ahahahahahah. Toujours aussi suceptible."

"..."

"Très bien, amène le dans la chambre au bout de l'allée, je m'en occuperai dès demain. Nous avons un cruel besoin de servants, ça tombe bien."

"Merci."

Elle allait partir lorsqu'il la retint.

"Aoshi ?"

"Hum ?"

"Nous discuterons demain toi et moi, seul à seul, il y a un certain nombre de choses dont j'aimerai te faire part."

"Comme tu voudras. Bonne nuit."

Elle s'en alla alors, le laissant à sa méditation et s'empressa de mener Aki à sa chambre en lui expliquant que demain il s'entretiendrait avec le Chef et qu'il travaillerait en tant que serviteur. Puis elle vint rejoindre Kareki dans sa chambre et s'allongea à ses côtés sur le futon, bien que trop petit normalement pour deux.